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Elargissement Le couple franco-allemand, relancé à Bruxelles, doit encore faire ses preuves

BRUXELLES, 25 oct (AFP) - L'accord conclu in extremis entre la France et l'Allemagne, qui a sauvé le sommet européen de Bruxelles, a spectaculairement relancé la dynamique entre Paris et Berlin, mais d'autres rendez-vous à risques attendent encore le couple franco-allemand.

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Bien peu auraient parié jeudi sur un accord entre Paris et Berlin sur le casse-tête du financement de l'élargissement de l'Union européenne (UE) et notamment de son volet agricole. Il a pourtant été trouvé en à peine plus d'une heure par le chancelier allemand Gerhard Schroeder et le président français Jacques Chirac, réunis dans un grand hôtel bruxellois avant le début du sommet.

MM. Chirac et Schroeder sont tombés d'accord sur le principe d'un plafonnement des dépenses agricoles de l'UE à partir de 2007, réclamé de longue date par Berlin.

En contrepartie de cette promesse qui implique pour la France une diminution des subventions que toucheront ses agriculteurs, l'Allemagne a accepté le principe des aides directes aux futurs membres de l'UE, qu'elle contestait jusqu'ici, et le maintien en l'état de la Politique agricole commune (PAC) jusqu'en 2006.

MM. Chirac et Schroeder ont visiblement pris leurs partenaires par surprise, qui ne s'attendaient pas à un redémarrage aussi spectaculaire du "moteur" franco-allemand en panne depuis des années.

"Lorsqu'elle existe, cette entente a un tel poids au sein de l'UE que tous les autres pays sont obligés de la prendre très sérieusement en considération", constatait vendredi un diplomate d'un pays tiers.

Les "petits pays" européens ont donc pris acte, se félicitant néanmoins de cette "initiative heureuse qui a permis d'aller de l'avant", selon un diplomate d'un pays nordique. "Je pense depuis longtemps que la construction de l'Europe, si elle veut progresser, suppose un accord dynamique entre la France et l'Allemagne", a souligné vendredi le président français devant la presse à l'issue du sommet de Bruxelles, qui a repris à son compte une partie du "deal" conclu entre Paris et Berlin. "Quand on l'oublie, on est durement rappelé à l'ordre par la réalité", a-t-il encore ajouté.

"C'est un bon accord pour l'entente franco-allemande. Il montre qu'elle fonctionne à plein et que la France et l'Allemagne savent prendre leurs responsabilités au service de l'Europe", a commenté pour sa part le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin.

Mais cette relance spectaculaire d'un couple qui semblait brouillé depuis des lustres, va devoir maintenant prouver qu'elle n'est pas seulement de circonstance. L'accord franco-allemand est "positif, attendu mais de portée limitée", a souligné l'eurodéputé français Jean-Louis Bourlanges dans un entretien avec l'AFP.

Il reste au moteur franco-allemand à démontrer qu'il est encore capable de faire accélérer l'UE. La Convention sur l'avenir de l'Europe, qui prépare une réforme des institutions de l'Union, sera son véritable test, a estimé M. Bourlanges.

"Je suis convaincu que nous aurons une position commune sur la réforme des institutions", a répondu M. Chirac. Ce dernier a souhaité que cet accord entre les deux pays "puisse s'exprimer le 22 janvier prochain" à l'occasion du 40ème anniversaire du traité de l'Elysée signé entre la France et l'Allemagne.


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